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Le monde entier semble aujourd'hui ressentir sincèrement qu'une seule émotion : la déception. Dans cette société moderne de surconsommation et de surexposition publicitaire, où l'art est produit massivement à une vitesse toujours trop rapide pour être connu dans son intégralité, le consommateur moyen trouve toujours le moyen d'être déçu, de ne pas aimer comme il aurait voulu aimer.
 
Pourquoi? 

Dans notre Amérique idéalisée où tout est théoriquement possible, les gens vivent continuellement dans le rêve. Résultat? La réalité d'un produit si longtemps attendu est souvent moins belle qu'initialement prévu, ou la suite d'une franchise tellement adorée n'arrive pas à la cheville de son ainée. Est-ce que la qualité des produits est si souvent condamnable? Personnellement, je ne crois pas. Je sais par contre qu'il est impossible de supplanter un idéal avec le pragmatique et plat réel. 

Les gens vont donc créer une copie virtuelle des choses artistiques qu'ils aiment (films, jeux, livres…) et en augmenter la valeur réelle par leur imagination débordante, tout en construisant des attentes incommensurables pour la suite sans même se renseigner sur ce qui la distingue de l'original qui lui aussi est déjà décentré puisque amélioré dans l'esprit du consommateur. Tout ce processus créatif de la valeur du produit fait vendre, mais créé énormément de frustrations et de déceptions. Presque aucune suite n'a de chances d'être aussi "bonne" que le premier opus, suivant ce mode de pensée. 

L'art doit être pris à l'unité, même lorsque produit en masse. Il faut mettre de côté l'hyperconsommation et prendre le temps de comprendre le processus créatif de chaque produit consommé. C'est ce que moi et mon équipe tentons de faire avec OmniArt. Je ne viens pas rendre incritiquable toute production artistique, loin de là, j'essaie simplement de mettre le doigt sur la façon trop rapide dont tout est jugé, classé et condamné aujourd'hui. 

J'aurai réussi mon défi par l'écriture de cet article si dorénavant vous vous demandez réellement d'où provient votre déception : du fait que le produit que vous avez entre les mains est vraiment de piètre qualité, ou alors parce qu'il ne correspond pas à vos attentes virtuelles injustement construites par les émotions inégalables suscitées par l'arrivée de quelque chose de totalement nouveau lorsque vous avez mis les mains sur le premier de la série? 

Revoir le processus critique souvent automatique que nous avons, c'est mieux comprendre et surtout mieux apprécier toutes les bonnes choses qui se font aujourd'hui. En plus, cela vous assurera à l'avenir que s’il y a bel et bien déception, ce sera pour des raisons alors beaucoup mieux défendables.

Le sentiment de ne passer de "rien" à "quelque chose de nouveau" sera toujours plus fort que de passer de "quelque chose" à sa "suite", certes, mais peut être contrecarré en prenant le temps de consommer sans avoir le passé en tête, mais en se concentrant sur les émotions vécues au présent. En changeant ainsi votre point de vue, vous rentrerez bien mieux dans ces univers créatifs, étant plus ouvert au niveau des perceptions qu'au niveau des calculs de qualité. 

Car il ne faut pas oublier que l'art ne sera vraiment appréciée que lorsque vécue, ressentie, et non calculée, comparée et analysée. Faites tout cela après votre expérience, et non pendant ! Servez-vous de cette imagination débordante pour mieux faire l'analyse de votre expérience passée, plutôt que pour idéaliser cette expérience passée et nuire dans le futur à vos expériences présentes...

Cette petite réflexion n'est en somme qu'une invitation à avoir, tous les jours, plus de plaisir et d'ouverture dans votre consommation artistique ! Tout comme ce site tente modestement de le démontrer, il y a du bon dans tout, seulement quelques mauvais choix sautant parfois aux yeux ! La déception provient de nous à priori, pas vraiment du produit en tant que tel. 

À vos commentaires !





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